30.

 

 

— Mets-toi en sous-vêtements et glisse-toi de l’autre côté.

Le ton de Damon n’était ni agacé ni narquois.

— Elena est en train de mourir, ajouta-t-il brièvement.

Le dernier mot eut sur Stefan l’effet d’un électrochoc, bien qu’Elena n’ait pas été en mesure d’analyser davantage sa réaction. Il resta immobile, le souffle court, les yeux écarquillés.

— J’ai rassemblé du foin et du combustible avec Bonnie. Tout est prêt.

— Toi, tu t’es remué dans des habits chauds et secs. Elena, elle, a fait un plongeon dans l’eau glacée, et ensuite elle est restée sans bouger en haut de cet animal, exposée à tous les vents. J’ai envoyé l’autre thurg chercher du petit bois dans les arbres morts pour essayer de faire du feu. Maintenant, magne-toi de venir là-dessous, Stefan, et réchauffe-la, sinon je la transforme en vampire !

— Nnn, marmonna Elena.

Mais Stefan n’eut pas l’air de comprendre.

— Ne t’inquiète pas, lui souffla Damon. Il va venir te réchauffer. Tu ne seras pas obligée de redevenir un vampire pour l’instant. Un sacré prince que tu t’es choisi là ! ajouta-t-il, cette fois avec sarcasme.

Stefan se ressaisit et parla d’une voix calme mais tendue :

— Tu as essayé de l’envelopper dans une capsule de chaleur ?

— Évidemment, idiot ! Qu’est-ce que tu crois ? Mais, excepté la télépathie, la magie ne fonctionne pas au-delà du lac.

Elena avait perdu la notion de l’heure quand, subitement, elle sentit un corps familier collé à elle de l’autre côté.

Quelque part dans son esprit, une voix résonna : Elena ? Dis-moi que tu vas bien. Peu importe ce que tu fabriques avec Damon, ce qui compte c’est que tu ailles bien. Rassure-moi, mon amour, c’est tout ce que je te demande.

Elle fut totalement incapable de répondre.

Faiblement, des bribes de mots lui parvinrent : « Bonnie… au-dessus d’elle… tous s’entasser contre elle. »

Puis des sensations confuses stimulèrent son sens du toucher : un petit corps, presque léger comme l’air, en guise de couverture. Quelqu’un qui sanglote, des larmes tombant dans son cou. Et une chaleur diffuse de chaque côté.

« Je dors blottie contre les autres chatons, divagua-t-elle, somnolente. Peut-être qu’on va faire de beaux rêves. »

 

*

*   *

 

— Si seulement on avait un moyen de savoir comment ils vont, pesta Meredith entre deux va-et-vient.

— Si seulement eux savaient ce qui nous arrive, répliqua Matt avec lassitude.

Il colla une énième amulette en carton sur une fenêtre. Puis une autre.

— Vous savez, mes chéris, la nuit dernière j’ai rêvé que j’entendais un enfant pleurer, dit doucement Mme Flowers.

Meredith se retourna d’un coup, stupéfaite.

— Moi aussi. On aurait dit que ça venait de la véranda. Mais j’étais trop fatiguée pour me lever.

— Ça a peut-être une signification… ou pas.

La vieille dame fronça les sourcils. Elle faisait chauffer de l’eau pour leur préparer une infusion. L’électricité fonctionnait de façon sporadique. Un peu plus tôt dans la journée, Matt était retourné à la pension accompagné de Sabre pour récupérer les outils fétiches de Mme Flowers : plantes médicinales, compresses et cataplasmes. Il n’avait pas eu le cœur de lui dire dans quel état il avait trouvé la pension, ni ce que ces malachs d’asticots en avaient fait. Il avait fallu qu’il dégote un bout de planche dans le garage pour pouvoir franchir la distance qui séparait la cuisine de l’entrée. Il ne restait plus rien du deuxième étage, et plus grand-chose du premier.

Mais il n’avait pas croisé Shinichi, c’était déjà ça.

— Ce que je veux dire, c’est qu’il y a peut-être vraiment un gosse en train de pleurer dehors, reprit Meredith.

— Seul, en pleine nuit ? Je pencherais plutôt pour un des zombis de Shinichi, rétorqua Matt.

— Peut-être, et peut-être pas. Madame Flowers, est-ce que par hasard vous vous souvenez à quel moment vous l’avez entendu pleurer ? Juste après vous être endormie ou un peu avant de vous réveiller ?

— Voyons voir… Il me semble que c’était à chaque fois que je me réveillais, et autant vous dire que les personnes âgées ont le sommeil très léger.

— Moi c’était plutôt à l’aube, et en général je dors d’une traite, sans rêver, et je me réveille tôt.

Mme Flowers se tourna vers Matt.

— Et vous, mon petit Matt ? Vous les avez entendus, ces pleurs ?

Ces derniers jours, Matt s’était surmené volontairement pour essayer de dormir au moins six heures d’affilée la nuit.

— Il m’est arrivé d’entendre les gémissements du vent aux alentours de minuit, je crois.

— On dirait bien que nous avons affaire à un fantôme insomniaque, conclut la vieille dame calmement.

Elle leur servit à chacun une grande tasse d’infusion.

Matt vit Meredith la fixer d’un air inquiet ; mais elle ne connaissait pas Mme Flowers aussi bien que lui.

— Vous ne pensez pas sérieusement à un fantôme, devina-t-il.

— Non, en effet. Maman n’en a pas parlé, et puis on est chez vous, ici, mon petit Matt. Cette maison ne renferme pas de terribles secrets et n’a pas été le théâtre d’un horrible meurtre par le passé, me semble-t-il. Attendez, on m’appelle…

Elle ferma les yeux et laissa Matt et Meredith savourer leur infusion. Puis elle les rouvrit et les regarda avec un sourire perplexe.

— Maman dit qu’il faut « fouiller la maison pour trouver le fantôme, et ensuite bien écouter ce qu’il a à dire ».

— OK, acquiesça Matt, impassible. Étant donné qu’on est chez moi, je suppose que c’est à moi de m’y coller. Mais quand ? Vous croyez que je dois me mettre un réveil en pleine nuit ?

— À mon avis, le mieux serait qu’on fasse le guet à tour de rôle, proposa Mme Flowers.

— Je suis d’accord, approuva aussitôt Meredith. Je prends le créneau du milieu, de minuit à quatre heures ; Matt, tu commences ; et vous, madame Flowers, vous n’avez qu’à assurer le dernier, à l’aube ; vous ferez une sieste dans l’après-midi si vous voulez.

Matt était mal à l’aise.

— Pourquoi on n’organise pas simplement deux rondes ? Vous en faites une ensemble, je m’occupe de l’autre.

— Pourquoi ? rétorqua Meredith. Mais parce qu’on n’a aucune envie d’être ménagées sous prétexte qu’on est des femmes, Matt. Et ne discute pas…

Elle brandit le bâton de combat.

— C’est moi qui ai la grosse artillerie.

 

Quelque chose faisait trembler la pièce, et Matt avec. Encore à moitié endormi, il glissa la main sous son oreiller et attrapa le revolver. Mais une autre main plus rapide s’en empara, et il entendit quelqu’un parler tout bas.

— Matt ! C’est Meredith ! Réveille-toi s’il te plaît !

Groggy, il chercha à tâtons l’interrupteur de sa lampe de chevet. Une fois de plus, des doigts minces et fermes l’en empêchèrent.

— N’allume pas, chuchota Meredith. C’est très faible, mais suis-moi sans faire de bruit et tu les entendras. Les pleurs.

Cette fois, Matt se réveilla pour de bon.

— Maintenant ?

— Maintenant.

Faisant de son mieux pour marcher sans bruit dans la pénombre du couloir, il suivit Meredith jusqu’en bas, dans le salon.

— Chut. Écoute.

Il obéit. Effectivement, il entendit des sanglots et quelque chose comme deux ou trois mots. Mais pour lui, ça n’avait rien d’un fantôme. Il plaqua une oreille contre le mur pour mieux écouter. Les pleurs s’intensifièrent.

— Est-ce qu’on a une lampe de poche quelque part ?

— J’en ai même deux, les enfants. Mais cette heure de la nuit est très dangereuse, vous savez…

La silhouette de Mme Flowers se découpa dans l’obscurité.

— Passez-m’en une, s’il vous plaît, insista Matt. Je crois que notre fantôme n’a rien de surnaturel. Mais quelle heure est-il, au juste ?

— À peu près minuit quarante, répondit Meredith. Et qui te dit que ce n’est pas un fantôme ?

— Je crois que ça vient de la cave, expliqua Matt, et que c’est Cole Reece. Le gamin qui a mangé son cochon d’Inde.

 

Dix minutes plus tard, armés du bâton de combat, de deux lampes de poche et d’un bon chien de garde baptisé Sabre, ils avaient attrapé leur pseudo-fantôme.

— Je ne voulais pas vous déranger, pleurnichait Cole.

Il l’avait appâté en lui promettant des bonbons et une infusion « magique » qui l’aiderait à dormir pour le faire remonter de la cave.

— J’ai rien abîmé, je vous le promets.

Entre deux sanglots, il engloutissait les unes après les autres des barres de chocolat Hershey prises dans leurs provisions de secours.

— J’ai peur qu’il ne s’en prenne à moi. Parce que, depuis que vous m’avez collé ce Post-it sur le dos, je n’arrive plus à entendre sa voix dans ma tête. Ensuite je vous ai vus arriver ici…

D’un grand geste, il désigna la maison de Matt.

— Et comme il y avait toutes ces amulettes, je me suis dit que ce serait mieux que je vienne me réfugier ici. Sinon ça pourrait bien être mon dernier Crépuscule à moi aussi.

En dépit de ses bafouillages, la dernière phrase interpella tout de suite Matt.

— Comment ça… « ton dernier Crépuscule à toi aussi » ?

Cole le dévisagea, horrifié. En voyant les traces de chocolat autour de sa bouche, Matt repensa à la dernière fois qu’il avait vu ce garçon.

— Vous êtes au courant, non ? bredouilla ce dernier. Au sujet du Crépuscule ? Du compte à rebours ? Douze jours… onze jours… dix jours… avant l’Ultime Crépuscule ? Demain… ce sera le dernier… jour…

Il se remit à sangloter tout en fourrant une nouvelle barre de chocolat dans sa bouche. Il était affamé, c’était évident.

— Et on peut savoir ce qui va se passer lors du dernier Crépuscule ? demanda Meredith.

— Mais vous le savez, non ? C’est… c’est le moment où… Vous savez.

Cole semblait croire de façon exaspérante qu’on le testait.

Matt lui agrippa gentiment les épaules et, avec horreur, sentit les os du garçon sous ses doigts. Ce gosse était réellement affamé, pensa-t-il, et il lui pardonna d’avoir dévalisé leur stock de barres Hershey. Il croisa le regard de Mme Flowers, qui partit immédiatement à la cuisine.

Pour autant, Cole n’en dit pas plus ; il continua de marmonner de façon incohérente. À contrecœur, Matt s’efforça d’exercer une pression sur ces épaules si maigres.

— Plus fort, Cole ! On n’entend rien ! C’est quoi, cette histoire d’Ultime Crépuscule ?

— Mais vous savez bien ! C’est quand… tous les enfants… au signal, à minuit… recevront des couteaux ou des fusils. Vous le savez. Et après on ira dans la chambre de nos parents pendant qu’ils dorment et…

Cole s’interrompit encore, mais Matt remarqua que, sur la fin, il était passé de « les enfants » à « on » puis à « nos ».

Meredith prit le relais de son habituelle voix calme et posée :

— Les enfants vont tuer leurs parents, c’est ça ?

— Il nous a montré à quel endroit il fallait frapper. Ou bien où viser avec un fusil…

Matt en avait assez entendu.

— Tu peux rester ici… dans la cave, dit-il sèchement. Tiens, prends des amulettes. Colles-en sur toi si tu te sens menacé.

Il donna à Cole un paquet entier de Post-it.

— Mais surtout n’aie pas peur, ajouta Meredith.

Mme Flowers réapparut, une assiette de saucisses et de frites dans les mains. Dans n’importe quelle autre circonstance, l’odeur aurait mis Matt en appétit. Mais là…

— C’est comme ce qui s’est passé sur cette île japonaise, affirma-t-il. Shinichi et Misao ont provoqué un génocide. Et ils comptent faire la même chose ici.

— Je crois qu’il n’y a pas une minute à perdre, dit Meredith. En fait, c’est déjà le jour J… il est presque une heure trente du matin. Il nous reste moins de vingt-quatre heures. Soit on se tire de Fell’s Church sur-le-champ, soit on se débrouille pour organiser une confrontation.

— Une confrontation ? Sans Elena, Damon ni Stefan ? On va se faire massacrer ! Rappelle-toi le shérif Mossberg.

— Je sais, mais il manquait un truc à Mossberg.

Elle lança le bâton de combat au-dessus d’elle, le rattrapa habilement, puis le ramena le long de son corps.

Matt secoua la tête.

— Shinichi te tuera quand même. Et si ce n’est pas lui, ce sera un gosse armé du semi-automatique trouvé dans le placard de son papa.

— Mais il faut bien qu’on fasse quelque chose !

Matt réfléchit, en dépit des élancements qui lui perforaient le crâne.

— Quand je suis allé chez Mme Flowers, j’ai aussi pris la sphère de Misao, avoua-t-il, tête baissée.

— Tu plaisantes ? Tu veux dire que Shinichi ne l’a toujours pas trouvée ?

— Apparemment non. Ça pourrait peut-être nous servir.

Matt regarda Meredith, qui regarda Mme Flowers.

— Et si on versait le reste de fluide à différents endroits de la ville ? suggéra la vieille dame. Une goutte ici, une là… On peut toujours essayer de demander au pouvoir de la sphère de protéger la ville. On ne sait jamais, peut-être qu’il nous entendra.

— C’est exactement pour ça qu’à la base on voulait récupérer les deux sphères des jumeaux, approuva Meredith. D’après la légende, c’est la sphère qui contrôle son propriétaire.

— C’est peut-être dépassé, comme raisonnement, mais je suis d’accord, acquiesça Matt à son tour.

— Alors on y va tout de suite.

Pendant que les filles attendaient, Matt partit chercher la sphère de Misao. Il ne restait vraiment qu’un fond de fluide à l’intérieur.

— Je parie qu’après l’Ultime Crépuscule Misao a l’intention de la remplir avec la force vitale de toutes les vies qu’elle aura volées d’ici là, fulmina Meredith.

— Eh bien, elle n’en aura pas l’occasion, dit Matt avec sang-froid. Une fois vidée, on la détruira.

— OK, mais on a intérêt à se magner. Et on devrait emporter des armes : un objet en argent plutôt long et lourd, un tisonnier par exemple. Les rejetons de Shinichi ne vont pas aimer mais… qui sait dans quel camp ils sont ?

L'Ultime Crépuscule
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